mardi 24 janvier 2012

L'argent dette

L'argent dette est un documentaire expliquant certains mécanismes de la finance et leur histoire.
Ce documentaire m'a étonné et appris beaucoup de choses mais aussi convaincu que des changements difficiles se profilent pour notre société. Dans cet article je mets par écrit certaines idées du documentaire.


Histoire de l'orfèvre

A une époque, l'usure (prêt avec intérêt) était sanctionné sévèrement et parfois même puni de mort. Chaque grande religion interdisait l'usure. L'argent n'a pour but que de facilité l'échange de biens réels. Gagner de l'argent avec de l'argent était considéré comme un mal ou un vol. Avec la nécessité croissante d'argent, on est venu à penser différemment. Prêter de l'argent était un risque pour le préteur ce qui justifiait les profits sur un prêt.

Lorsque l'or fut choisi comme monnaie d'échange, l'orfèvre a du acquérir une chambre forte afin de le stocker. Ce besoin étant partagé, il a loué de la place dans son coffre. Les reçus donnés par l'orfèvre contre un dépôt furent alors échangés comme s'il s'agissait de l'or lui-même.
D'un autre côté, l'orfèvre commença à prêté de l'or avec un intérêt. Vu que les reçus étaient échangés au même titre que l'or qu'il représentaient, il se mis à prêter les reçus eux-mêmes.
Avec le développement de l'industrie, il y eut de plus de plus de demande de prêts. L'orfèvre prêta alors autant de reçus que d'or qu'il avait dans son coffre. Tant que les déposants, à qui appartenait réellement l'or, seraient remboursés, personne n'en saurait rien. Ceci permettrait de pouvoir prêter plus et ainsi d'augmenter les bénéfices.
L'orfèvre devint très riche ce qui fit réfléchir les déposants qui pensaient que l'orfèvre dépensait leur or. Mais l'or était toujours en sécurité dans la chambre forte. Les déposants ont alors exigés une partie des intérêts des emprunts.
L'orfèvre devenu banquier, faisait payer un taux d’intérêt supérieur aux emprunteurs que le taux redistribué aux déposants. Cependant, le montant des emprunts restait limité à la quantité d'or détenu dans les coffres. Or, vu que seul l'orfèvre savait combien d'or il disposait, il pouvait faire des chèques garantis par de l'or qui n'existait pas. Tant que les déposants ne venaient pas récupérer leur or tous en même temps, personne n'en saurait rien.
L'orfèvre devint encore plus riche grâce aux intérêts payés sur de l'or qui n'existait pas. Le train de vie du banquier éveilla de nouveau soupçons. Certains déposants fortunés réclamèrent leur or mais le banquier n'avait pas assez d'or pour couvrir tout les reçus qu'il avait émis.


Le système monétaire contemporain

Cette pratique aurait pu être interdite, mais les crédits étaient devenus essentiel au développement européen. En 1694, la première banque d'Angleterre a été créée par un décret royal qui lui permettait de faire des prêts fractionnels de dépôts d'or au taux de 2 pour 1. Ensuite la pratique a été réglementée à hauteur de 9 prêté pour 1 possédé et des banques centrales permettraient de soutenir les banques privées en cas de ruée.

Ce système de banques soutenues par une banque centrale est devenu le modèle monétaire à travers le monde. Au début, la monnaie papier pouvait être échangée contre son équivalent en or ou en argent. Mais devant la diminution des réserves, les gouvernements ont mis en place des lois afin que la monnaie papier ne puisse être échangée que contre son équivalent papier. De plus, le refus d'un paiement avec cette monnaie papier fut interdit.

Les gouvernements font des lois qui oblige l'utilisation de la devise nationale.
Les gouvernements font des lois qui oblige que les crédits des banques privées soient payables dans la devise nationale.
Les cours de justice font respecter le paiement des dettes.

Les règles encadrant les prêts sont arbitraires et dépendent des époques et des gouvernements. Les réserves ne sont pas toujours obligatoires, et le taux de 9 pour 1 a été remplacé par 30 pour 1, puis carrément supprimé. Aujourd'hui, le rapport n'est plus entre argent créé et réserve d'or, mais entre argent créé et argent existant. A partir d'un dépôt initial de 1000$ les banques peuvent créer entre elles 100000$ d'argent dette. Ce dépôt peut être masqué par des frais de dossier. Un crédit dans une banque devient le dépôt dans une autre banque et vice versa. Les échanges entre banques font que le système fonctionne comme s'il s'agissait d'une seule banque.


D'où vient l'argent ?

On croit généralement que c'est le gouvernement qui crée l'argent, mais ce n'est pas totalement vrai. Il y a l'argent matériel qui circule dans la population (pièces et billets), mais la plus grosse partie de l'argent est composée de prêts créés par des entreprises privés : les banques.

Une banque ne prête pas l'argent qu'elle possède, mais elle le crée. Ses bénéfices ne servent pas à faire de nouveaux prêts. En effet, l'emprunteur va établir avec sa banque une reconnaissance de dette. Celle-ci va ensuite être échangé entre les banques afin de créditer le compte de l'emprunteur.

L'argent en circulation représente 5% de la masse monétaire totale, les promesses de remboursements suite à des emprunts représentent 95%.

Il n'y a pas de quantité d'argent à emprunter car les banques le crée suivant la demande.
Comme il n'y a pas de limite de dette, il n'y a pas de limite du volume d'argent disponible.


Les dettes

Le seul élément réel dans un emprunt est la reconnaissance de dette et les actifs qui seront saisis dans le cas d'une impossibilité de remboursement.
Cette reconnaissance de dette devient un papier échangeable et vendable. Elle devient donc une forme d'argent.
Dans le monde réel, lorsque l'on a besoin de quelque chose, la promesse de l'avoir ne sert à rien. Mais dans le monde de l'argent la promesse d'avoir de l'argent devient de l'argent. Sans promesse de remboursement, le banquier n'a rien.

Comment se fait-il que tout le monde soit aussi endetté envers des banques qui n'ont rien ?

S'il n'y avait pas de dette, il n'y aurait pas d'argent. Au niveau de l'économie, où l'argent dette représente 95% du volume en circulation, le crédit bancaire est indispensable. Pas de prêt, pas d'argent.
C'est ce qui s'est passé lors de la dépression 1929-1933 où le volume d'emprunts à fortement chuté.

Plus il y a d'argent et plus il est facile de faire du commerce. Par contre, plus il y a d'argent et moins il a de valeur. Ainsi, il faut que le volume de commerce augmente de la même manière que le volume d'argent pour que cette dernière conserve la même valeur.
Une croissance à un taux fixe tous les ans n'est pas une croissance stable, mais une croissance exponentielle. Une croissance exponentielle implique une exploitation exponentielle des ressources et de l'énergie.

Une dette se divise en deux parties : le principal et les intérêts. Il est impossible que tout le monde paye le principal et les intérêts car l'argent qui représente ces dernières n'existe pas. Il faut donc créer de l'argent avec de nouvelles dettes pour payer les précédentes.

Le besoin d'argent est donc exponentiel et la dette aussi. Un effondrement du système semble donc inévitable.

La démocratie d'aujourd'hui est en réalité une dictature économique qui dépend du crédit bancaire. Les banquiers décide qui reçoit de l'argent ou pas.


Que faire ?

Une conception différente de l'argent s'impose.

Pourquoi est ce que les gouvernements choisissent d'emprunter de l'argent aux banques privées, avec intérêts, quand ils pourraient créer tout l'argent qu'il leur faut, sans intérêt ?
Pourquoi créer de l'argent à partir du processus de dette ? Pourquoi ne pas créer de l'argent en circulation permanente ? qui n'a pas besoin d'être réemprunté sans cesse pour exister.
Comment un système monétaire fondé sur l'accélération perpétuelle de la croissance peut-il servir à construire une économie durable ? Il est évident que l'accélération perpétuelle est incompatible avec la durabilité.
Que faut-il changer pour créer une économie durable ?

Un société durable serait une société vivant sur ses ressources et recyclant tout en utilisant des énergies renouvelables. La population serait stable.
Une économie stable aurait besoin d'une quantité d'argent stable. Dans ce système si un prêteur prêtait avec intérêt, sa proportion d'argent s'agrandirait jusqu'à en représenté la totalité. Les prêteurs s’approprieraient tout l'argent et après les saisies et les faillites, ils seraient propriétaires de tous les biens immobiliers. L'intérêt sur prêt ne serait pas viable dans ce genre de société.
Des prêts accordés par le gouvernement sans intérêt seraient tellement plus simples.

Malgré les ajustements, le système fonctionne mal et il faudrait le revoir entièrement. Le passage à l'étalon or ou argent ne résoudrait pas le problème, les gens n'ayant pas ces biens n'aurait pas d'argent. Certains systèmes se basent sur le troc local ou l'équivalence en heures de travail, mais ils sont peut utilisés.

La réforme monétaire nécessite de penser autrement et de changer.

Le gouvernement pourrait créer de l'argent valeur en construisant des infrastructures qui permettraient l’expansion du commerce. L'inflation équivaut à une taxe, car le pouvoir d'achat s'en retrouve réduit dans les deux cas. Elle pourrait être maîtrisé à l'aide de taxes qui serait retiré du système. La chute des salaires pourrait être contré par de nouveaux investissements. Les revenus des gouvernements dépendraient des taxes mais auraient plus de pouvoir car exempte d'intérêt. Cela ferait disparaître la dette nationale.


On vous ment

L'histoire des états unis depuis la guerre de sécession a été une lutte pour se débarrasser de l'emprise des banques mondiales dominées par les Rochild. Cette lutte a été perdue en 1913 quand le président Wilson a signé la loi de la réserve fédérale donnant le pouvoir aux banques internationales de créer l'argent américain.

Pas un mot de tout ceci au niveau des média et de l'éducation. La plupart des gens ne savent pas comment l'argent est créé et n'ont jamais réfléchi à la question.

Tout le monde est enchaîné à une dette grandissante qui ne pourra jamais être payé, l'argent dû étant toujours supérieur à l'argent créé.


Citations du documentaire


Certains des grands hommes aux Etats-Unis, dans le commerce et l’industrie manufacturière ont peur. Car ils savent qu’il y a quelque part un pouvoir si bien organisé, si subtil, si vigilant et si invasif, qu’ils feraient bien de ne pas élever la voix quand ils le condamnent.
Woodrow Wilson (1856-1924), 28e président des Etats-Unis de 1913 à 1921, in New Freedom (1913).

Chaque fois qu’une banque accorde un prêt, un nouveau crédit bancaire est créé- ce sont de nouveaux dépôts- de l’argent entièrement nouveau.
Graham F. Towers, directeur de la banque du Canada, 1934-1954.

Le processus par lequel les banques créent de l’argent est si simple que l’esprit résiste à le croire.
JK Galbraith (1908-2006), économiste nord-américain

Donnez-moi le droit démettre et de contrôler l’argent d’une nation et alors peu m’importe qui fait ses lois.
Mayer Anselm Rotschild, banquier

Tout le monde sait subconsciemment, que les banques ne prêtent pas d'argent. Quand vous voulez prendre de l'argent sur votre compte-épargne, la banque ne vous dit pas que ce n'est pas possible parce qu'elle a prêté cet argent à quelqu'un d'autre.
Mark Mansfield, économiste et auteur

Je crains que le simple citoyen n'aime pas du tout se faire dire que les banques peuvent créer de l'argent et qu'elles le font ...Et que ceux qui contrôlent le crédit d'une nation dirigent la politique des gouvernements et tiennent dans le creux de leurs mains la destinée des peuples.
Reginald McKenna, ancien président du conseil d'administration, Midlands Bank of England

Ainsi, le médium national de circulation est maintenant à la merci des transactions de prêts bancaires - qui n’ont pas des prêts d'argent, mais des promesses de prêts pour de l'argent que les banques n'ont pas.
Irving Fisher, économiste et auteur

Voilà ce qu'est notre système monétaire. S'il n'y avait pas de dette dans notre système monétaire, il n'y aurait aucun argent.
Marriner Eccles - Administrateur de la Réserve Fédérale - September 30th, 1941

C'est bouleversant, Nous dépendons complètement des banques commerciales, quelqu'un doit emprunter chacun des dollars qui est en circulation, cash ou crédit. Si les banques créent amplement de l'argent synthétique, nous prospérons; sinon, c'est la famine. Nous sommes absolument, sans système monétaire permanent. Quand quelqu'un commence à voir l'image globale, l'absurdité tragique de notre situation désespérée est presque incroyable...
Robert H.Hemphill, gestionnaire du crédit, Fédéral Reserve Bank, Atlanta, Georgia

Une chose à comprendre à propos du système de réserves fractionnelles utilisé par les banques est que, comme dans le jeu de chaises musicales, aussi longtemps que la musique continue, il n'y a pas de perdants.
Andrew Gause, historien monétaire

Une des plus grande faiblesse de la race humaine, c'est son incompréhension de la fonction exponentielle.
Albert A. Bartlett, physicien

Quiconque croit que la croissance exponentielle peut continuer sans fin, dans un monde fini, est soit un fou, soit un économiste.
Kenneth Boulding, économiste

Je n'ai encore jamais vu personne qui puisse justifier, par la logique et la raison, que le gouvernement fédéral emprunte son propre argent ... Je pense que le temps viendra où les gens demanderont que cela change. Je pense que le temps viendra dans ce pays où nous serons blâmés; vous et moi, et tous les autres membres du Congrès, pour n’avoir rien fait et pour avoir laissé subsister un système aussi stupide.
Wright PATMAN, membre démocrate du Congrès (1928-1976), président du comité de la Banque et de la Monnaie (1963-1975), cité dans le Journal de Michel Dogna de 06/2009.

L’argent est une nouvelle forme d’esclavage, il se distingue de l’ancienne simplement par le fait qu’il est impersonnel, il n’y a pas de relation humaine entre le maître et l’esclave.
Léon Tolstoï

Personne n’est plus en esclavage que celui qui croit à tort qu’il est libre.
Goethe

Le système bancaire moderne fabrique de l’argent à partir de rien. Ce processus est peut-être le tour de dextérité le plus étonnant qui fut jamais inventé. La banque fut conçue dans l’iniquité et est née dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez la leur, mais laissez-leur le pouvoir de créer l’argent et en un tour de mains ils créeront assez d’argent pour la racheter. Otez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux. Mais si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l’argent et à contrôler les crédits.
Sir Josiah Stamp, Directeur de la Banque d’Angleterre 1928-1941 (Réputé 2e fortune d’Angleterre à cette époque)

Je suis un homme des plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays. Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré dans le privé. La croissance de notre nation, en conséquence, ainsi que toutes nos activités, sont entre les mains de quelques hommes. Nous en sommes venus à être un des gouvernements les plus mal dirigés du monde civilisé un des plus contrôlés et dominés non pas par la conviction et le vote de la majorité mais par l’opinion et la force d’un petit groupe d’hommes dominants.
Woodrow Wilson, président des Etats-Unis 1913-1921

Toutes les perplexités, la confusion et la détresse en Amérique viennent non pas des problèmes de la Constitution ou de la Confédération, ni d’un manque d’honneur ou de vertu, mais plutôt de l’ignorance absolue quant à la nature de l’argent, du crédit et de sa circulation.
John Adams, père fondateur de la Constitution Américaine.

Quiconque contrôle la quantité d'argent dans ce pays est maître absolu de toute l'industrie et de tout le commerce... Et si vous savez que le système tout entier est facilement contrôlable, d'une façon ou d'une autre par quelques hommes, puissants. pas besoin de vous expliquer quelle est l'origine des périodes d'inflation et de dépression.
- James Abram Grafield, ancien président des états-unis en 1881, mort assassiné en 1881.

Le gouvernement devrait créer, émettre, et faire circuler toutes les devises et tous les crédits nécessaires pour satisfaire les dépenses du gouvernement et le pouvoir d’achat des consommateurs. En adoptant ces principes, les contribuables économiseraient d’immenses sommes d’argent en intérêts. Le privilège de créer et d’émettre de la monnaie n’est pas seulement la prérogative suprême du gouvernement, mais c’est aussi sa plus grande opportunité
Abraham Lincoln, président des Etats-Unis, assassiné

Tant que le contrôle de l'émission des devises et des crédits ne sera pas rendu au gouvernement et reconnu comme sa responsabilité la plus évidente, toutes les paroles au sujet de la souveraineté du Parlement et de la démocratie resteront vaines et futiles. Une fois qu'une nation perd le contrôle de son crédit, peu importe qui fait les lois. L'usure en situation de contrôle détruira n'importe quelle nations. William Lyon Mackenzie King - ancien Premier Ministre du Canada.

Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au magazine Time, et aux autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque quarante ans. Il aurait été pour nous impossible de développer notre projet pour le monde si nous avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est aujourd’hui plus sophistiqué et préparé à l’entrée dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale des siècles passés.
David Rockefeller, Commission Trilatérale 1991

Seuls les petits secrets doivent être protégés. Les grands sont gardés secrets par l’incrédulité du public.
Marshall McLuhan, "gourou" des médias


Ma conclusion

95% de l'argent est créé par les banques à partir de rien. Elles prêtent de l'argent qu'elles n'ont pas. Ce principe ne peut pas durer éternellement car il a besoin d'une croissance exponentielle pour exister.


Après ce documentaire un personne a écrit une lettre intéressante à son banquier.


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